Interview de Pierre Puchaud

La chaire Safran Saint-Cyr portant sur Le soldat augmenté dans l’espace numérique de bataille, a pour ambition de développer la recherche sur les conditions d’évolution du fantassin dans son environnement, en associant les compétences des mondes civils et militaires.

Le programme scientifique est centré sur les travaux de thèses encadrées ou co-encadrées par des enseignants-chercheurs du Centre de Recherche des Ecoles de Coëtquidan avec l’appui de la Fondation Saint-Cyr et financées par Safran.

Deux thèses sont actuellement en cours dont celle menée par Pierre Puchaud, sous la direction de Charles Pontonnier sur le Développement d’un modèle musculo-squelettique générique du soldat de l’armée de Terre en vue du support de son activité physique.

Pierre Puchaud est diplômé de l’Ecole Nationale Supérieure de Mécanique et des Microtechniques de Besançon ainsi que des Arts et Métiers ParisTech en Biomécanique. Depuis septembre 2017, il est doctorant au sein de l’Ecole Normale Supérieure de Rennes et effectue sa thèse dans le cadre de la chaire Safran Saint-Cyr.

Pouvez-vous nous rappeler le sujet de votre thèse et nous indiquer pourquoi vous avez choisi une telle problématique ?

Le titre de la thèse est : développement d’un modèle musculo-squelettique générique du soldat en vue du support de son activité physique. La problématique est le fruit d’une concertation entre les services R&D de Safran et Charles Pontonnier enseignant-chercheur au sein des écoles de Saint-Cyr Coëtquidan. En effet, dans le cadre de la chaire du « soldat augmenté dans l’espace numérique de bataille », la mobilité et la locomotion sont des thématiques importantes. Sur le terrain- le soldat est soumis à une grande charge d’activité physique, comme la marche sur des longues distances souvent associée à un port de charge non négligeable. Ainsi, assister sa locomotion et son mouvement permettrait de limiter la fatigue et de réduire les blessures sur le champ de bataille. Par conséquent, les différentes parties se sont mises d’accord sur le développement d’un modèle qui est une piste séduisante pour le prototypage virtuel d’exosquelette. Dans les prochaines années, un tel outil pourra alors entrer dans le cycle de conception des exosquelettes.

Quels sont les objectifs visés par la thèse ?

L’objectif de mon travail de thèse est de construire un ou plusieurs modèles génériques à une population de soldats pour qu’ils puissent intervenir dans le cycle de conception d’un exosquelette. Pour cela, il va falloir effectuer une caractérisation musculo-squelettique de la population de soldats ; et à partir de chacune de ces caractérisations, identifier des sous-groupes qui ont des spécificités communes tant d’un point de vue morphologique que musculaire.

De quelle façon s’organise votre travail de recherche ?

Le travail de la thèse se répartit sur trois sites :
• Le Centre de Recherche des Ecoles Saint-Cyr Coëtquidan (CREC),
• Le laboratoire Mouvement, Sport, Santé de Bruz sous la tutelle de l’ENS Rennes et associé à l’UFR STAPS de Université Rennes II,
• Et l’Institut de Recherche en Informatique et Systèmes Aléatoires (IRISA) situé sur le Campus de Baulieu à Rennes.

En ce début de thèse, mon temps se partage entre lectures scientifiques, prise en main et amélioration des outils informatiques existants. Nous avons également soumis un dossier d’éthique à un comité de protection des personnes afin de pouvoir réaliser notre future campagne expérimentale intitulée « Caractérisation musculo-squelettique du membre inférieur ». De plus, dans le cadre de ma vacation en pédagogie de projet avec les étudiants de l’ESM 2, j’ai l’occasion de mener un projet sur le port de charge du soldat et ses effets sur la cinématique de la marche.